Le Conseil d’État annule le rétablissement du statut de réfugié d’un ressortissant syrien en raison des « risques liés à sa radicalisation religieuse » accentués par « ses troubles psychiatriques ».
S’agissant des faits et de la procédure
Dans un développement juridique notable, le Conseil d’État français a annulé, le 5 décembre 2022, la décision de la Cour nationale du droit d’asile qui avait rétabli le statut de réfugié de M. A… B…, de nationalité syrienne.
Cette décision faisait suite à l’appel de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), contestent la réintégration de M. B… comme réfugié après que l’OFPRA eut mis fin à son statut sur le fondement de l’article L. 511-7 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
La révocation initiale du statut de réfugié de M. B… par l’OFPRA en juillet 2021 s’appuyait sur des préoccupations relatives à la sécurité, après que des incidents en 2017 eurent suggéré une radicalisation et une instabilité psychologique de sa part.
Bien que M. B… ait été jugé pénalement irresponsable pour ses actes en raison de troubles psychiatriques, et ait été hospitalisé depuis, l’OFPRA a exprimé des inquiétudes persistantes quant à une menace potentielle pour la sûreté de l’État.
Révocation du statut de réfugié car “menace sérieuse pour la sûreté de l’État”
Le Conseil d’État a appuyé son annulation sur l’analyse que la présence en France de M. B… pouvait, malgré un état stabilisé sous traitement médical, constituer une menace sérieuse pour la sûreté de l’État, prenant en compte sa radicalisation préalable et les risques liés à ses troubles psychiatriques.
Cette décision réaffirme le rôle de l’appréciation judiciaire dans l’évaluation des conditions de maintien du statut de réfugié, mettant en lumière le défi d’équilibrer les droits individuels face aux préoccupations de sécurité nationale.
L’affaire a été renvoyée à la Cour nationale du droit d’asile pour réexamen, laissant ouverte la question du statut futur de M. B… en France.
Ce cas souligne la complexité des décisions relatives au droit d’asile et au statut de réfugié, particulièrement dans les contextes où les questions de santé mentale et de sécurité publique se croisent.
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Vous pouvez ainsi faire une lecture détaillée sur le rôle et les compétences du Conseil d’État en langue turque. Bonne lecture !