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NI DROITE, NI GAUCHE, NI CENTRE : JUSTE « ULTIMATUM »

“Soyons justes !” Souhaitez-vous en apprendre davantage sur la création d’un parti politique en France ? Découvrez notre entretien exclusif avec Valentin Michel, président fondateur du parti Ultimatum.

Vous nous lisez depuis des années et nous nous efforçons de vous fournir des informations depuis la France. “Soyons justes !” Aujourd’hui, nous vous proposons une toute nouvelle perspective à travers un article. Nous avons mené une interview portant sur la création, les objectifs et la vision d’un parti politique en France. L’une des caractéristiques les plus intrigantes de ce parti réside dans la jeunesse de son équipe. Malheureusement, la France détient le taux de participation le plus bas des jeunes aux élections européennes. Dans un tel contexte, un parti fondé par des jeunes pourrait bien être une réponse à ce problème. Sans plus attendre, nous vous invitons à découvrir notre interview !

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous expliquer comment vous en êtes venu à lancer votre propre parti politique ?

Valentin MICHEL, président fondateur du parti. ©Ultimatum

Je suis Valentin MICHEL, 25 ans et je suis étudiant à Sciences Po Strasbourg.

Après plusieurs tentatives d’épanouissement partisan dans des partis déjà existants, où je ne me retrouvais pas pleinement dans l’ensemble des idées prônées, il me paraissait évident de proposer un projet bien plus sérieux, qui ne correspond pas forcément à l’ensemble de mes idées -parce que les idées d’Ultimatum sont le fruit de réflexions collectives- mais qui respecte une philosophie que je considère juste et humaniste. J’ai d’abord commencé par la création d’un mouvement à mes 18 ans, nommé « Mouvement du Monde ». Je pensais naïvement qu’en avançant simplement des idées, sans communication spécifique, ça marcherait. Ce fût un échec complet. Je n’étais pas prêt à convaincre. Ce projet avorté m’a toutefois permis d’apprendre. Je l’ai donc mis de côté un an après, en gardant en tête qu’une fois prêt, je recommencerai.

J’ai donc lancé Ultimatum à mes 24 ans. C’était une évidence difficile à expliquer. J’y pense depuis le collège. Le moment est arrivé de mettre en place un parti prônant une philosophie juste, pragmatique, porté par un programme à dimension longtermiste. 

Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés lors de la création de votre parti politique ?

©Ultimatum

Ils sont nombreux. La création d’un parti politique est complexe, il n’existe aucun tutoriel, aucune aide. De l’agrégation en tant que parti politique loi 1988 par la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP) à la création des différents comptes bancaires avec la réticence systématique des banques, aucune démarche n’a été simple. 

Nous rentrons désormais dans une autre phase, celle de la recherche de financements, à laquelle je serai quasiment entièrement consacré. Il est désormais également essentiel de multiplier les rencontres avec le monde associatif et les partis déjà en place. La tâche sera âpre tant notre légitimité est inexistante aux yeux de l’opinion publique. Nous devrons être patients, travailleurs, persuasifs et à l’écoute pour y parvenir. Nous allons convaincre, ce n’est qu’une question de temps. 

Pouvez-vous partager les étapes clés que vous avez suivies pour concrétiser votre projet politique ?

©Ultimatum

La première étape était l’élaboration de la philosophie du parti, qu’on retrouve dans un format résumé au sein du manifeste. Cette première étape est le fruit de plusieurs années de discussions, d’écoute, d’observations, de ressentis. J’ai d’abord fait une première version, qui a par la suite connue quelques évolutions à travers le travail collectif. 

La seconde étape était de faire connaitre ce début de projet. Au-delà de mon cercle de connaissances, j’ai majoritairement utilisé les réseaux sociaux pour le faire. Je voulais faire connaitre sans entrer dans le prosélytisme. Toutes les personnes qui ont rejoint le parti l’ont fait en me contactant, je ne suis allé chercher personne. La première était Camille, je la mentionne parce qu’elle y a cru sincèrement et a grandement influencé la suite. 

La troisième étape était de rendre officiel ce parti aux yeux de la loi et des institutions, comme évoqué précédemment.

Il est désormais temps de proposer et convaincre.  

Quels sont vos motivations profondes derrière le lancement de ce parti politique ?

©Ultimatum

Nous ne prétendons pas proposer un projet révolutionnaire dans sa forme, il l’est toutefois sur le fond. Nous travaillons pour un changement de mentalité, au niveau politique, démocratique et éducatif. Le maître-mot se trouve dans l’émancipation. Nous voulons former des citoyens curieux, éclairés, capables de comprendre leur environnement pour qu’ils puissent s’en jouer, contribuer à son évolution, l’accepter ou le refuser, en ayant pleinement conscience de ce qu’il est. 

Le parti vise à être un modèle politique et s’exporter à travers le monde, mais nous devons d’abord prouver la pertinence de son application en France. La première échéance est celle des élections législatives 2027 où nous arriverons avec un programme pragmatique, applicable et juste. 

Y a-t-il des expériences personnelles ou des événements spécifiques qui ont influencé votre décision de vous engager politiquement ?

Thibault NAAS, secrétaire général du parti. ©Ultimatum

Mon éducation m’a inculqué la nécessité de ne pas se cacher, de ne pas se taire devant l’injustice. Elle m’a inculqué l’importance de débattre, d’être rigoureux. La vie m’a appris la difficulté d’obtenir ce que l’on veut, la frustration de ne pas avoir le même parcours que d’autres, la détermination à ne jamais lâcher et croire en soi, même quand la société toute entière vous dit le contraire. Cette construction, dans laquelle beaucoup se reconnaitront, a été prépondérante. L’engagement aurait pu être associatif, sportif ou encore médical c’est vrai et je salue ces femmes et ces hommes ô combien courageux et profondément humains. La voie politique sonne toutefois comme une évidence pour moi, afin d’influencer à grande échelle.

Quelles sont les valeurs fondamentales de votre parti politique ?

©Ultimatum

Ultimatum représente un nouveau prisme de la pratique politique, plaçant le juste au-delà de tout intérêt personnel et égocentrique et ne se revendiquant ni de droit, ni de gauche, ni du centre. Et je vous vois venir, ne nous affiliez pas non plus à ce qu’a pu être « En Marche ! ». Nous prônons la nuance, la patience et la diversité des prismes d’appréhension. Nous réfutons les propositions simplistes que d’autres appelleront démagogiques.  

Nous considérons que c’est principalement à travers l’éducation que nous parviendrons à des changements systémiques. 

Comment ces valeurs se démarquent-elles des autres partis politiques existants en France ?

©Ultimatum

Nous ne mentons pas aux français et considérons le droit à l’erreur. Nous proposons des idées réalistes, applicables avec des effets à court et long terme. Là où d’autres proposent de quoi remplir l’assiette instantanément en dissimulant les effets néfastes et là où d’autres proposent des idées qui vont dans le sens de leur électorat dans le seul dessein d’obtenir le pouvoir. Nous allons convaincre, démontrer, chaque jour, que certains se trompent quand d’autres ont raisons, en travaillant, en débattant et considérant toutes les parties prenantes. Nous irons à contre-courant à chaque fois que nous le jugerons nécessaire, en expliquant pourquoi. Les Français ne sont pas des idiots, la plupart des partis les considèrent pourtant comme tels. 

Comment votre parti politique vise-t-il à impliquer et mobiliser les jeunes électeurs ?

©Ultimatum

Ultimatum est fondé par un jeune, coconstruit par des jeunes. Nous ne sommes néanmoins pas le parti des jeunes exclusivement. L’implication doit être naturelle, les idées doivent convaincre de nous rejoindre. Nous ne tomberons jamais dans le prosélytisme. Les jeunes se reconnaitront naturellement en nous, en leur montrant que nous œuvrons aussi pour eux.

En tant que jeune, on recherche à être écouté, à avoir de la responsabilité. L’organisation démocratique d’Ultimatum le permet. Avec Thibault NAAS, secrétaire général, nous nous efforçons d’inculquer une philosophie de confiance. Je ne veux par exemple pas qu’il existe de comités départementaux « jeunes » séparé de comités départementaux principaux. Les jeunes sont tout autant légitimes à organiser, animer, représenter et débattre que les plus âgés. Il faut mélanger les âges, les couleurs, les femmes et les hommes pour qu’il découle une vraie force collective, unie. 

Quels sont les défis spécifiques liés à l’engagement des jeunes dans la politique, et comment les surmontez-vous ?

©Ultimatum

Le constat est clair. Quelques exceptions à part, les jeunes ne sont pas représentés dans le débat public. Il existe bien des institutions comme les conseils jeunes dans certaines collectivités où on cherche à les impliquer davantage -et c’est une première étape- mais ensuite, on touche un plafond de verre. 

Nous voulons impliquer les jeunes dès le plus jeune âge dans la compréhension et la participation à leur environnement. À travers des Conseils Municipaux, Départementaux et Régionaux jeunes obligatoire sur l’ensemble du territoire, dès le plus jeune âge ; à travers un Service Citoyen Universel obligatoire où tous les adolescents participeront à des ateliers ludiques pour comprendre comment fonctionne notre pays et à travers l’école bien évidemment. Nous devons donner aux jeunes les moyens de leurs ambitions.  

Nous allons briser ce plafond de verre en intéressant davantage les jeunes à leur place de citoyens et à l’importance du rôle qu’ils doivent tenir. C’est ce qui nous aidera à pousser les portes. Nous allons donner la force d’y croire, de ne jamais se taire. 

Quels sont les principaux objectifs politiques que votre parti cherche à atteindre ?

Une démocratie vivante, l’émancipation intellectuelle, un état sécuritaire, une société juste et équitable, un développement durable, une politique migratoire adaptée et une réponse à la crise identitaire que nous traversons. 

Pouvez-vous nous donner des exemples de mesures concrètes que vous proposez pour répondre à ces objectifs ?

©Ultimatum

J’encourage tous les lecteurs à nous suivre sur les réseaux sociaux pour des idées plus parlantes et user de notre site internet pour avoir le détail de nos propositions. 

Ici je vais évoquer des propositions concrètes pour la santé mentale des jeunes. 

  • En urgence, revaloriser les rémunérations des professionnels de la santé mentale, recréer des postes et de l’attractivité.
    • Construire pour la Nation une vision pluriannuelle de la santé mentale avec notamment la création d’une Agence nationale pour la recherche, l’innovation et l’évaluation en santé mentale.Poursuivre l’objectif « zéro contention, zéro isolement ».Créer 15 000 postes de psychologues Éducation Nationale et tripler le personnel à disposition des étudiants. Doubler le nombre d’étudiants en pédopsychiatrie.Créer des cours de Santé mentale et d’information des acteurs existants  en commençant La “météo des émotions” dès la maternelle.Répondre à l’éco-anxiété croissante de la population en formant spécifiquement les professionnels à ce type de prise en charge, organiser des temps de détection de l’éco- anxiété dans les écoles, collèges, lycées, universités, et dans les milieux associatifs. Entretenir et réparer le lien social en développant la vie associative, en soutenant les activités en clubs sportifs, culturels, et en luttant contre l’isolement.
  • Créer une application de premier contact anonyme et de discussions avec des professionnels de santé : l’anonymat est considéré comme une solution plus adaptée à l’expression de sa santé mentale, au moins pour la prise de contact avec un professionnel de santé. Les réseaux sociaux y trouvent leur utilité, avec les serveurs, les pages, les publications. 

Toutes ces mesures sont détaillées sur notre site internet. 

Comment encouragez-vous la participation citoyenne au sein de votre parti politique ?

On le fait à travers des sondages quotidiens et en débattant avec tout le monde sans pour autant se revendiquer partisan, ce qui freine parfois. Le parti est jeune et dispose encore d’une échelle humaine mais la participation citoyenne est une thématique qui nous importe énormément. Nous considérons que la démocratie ne saurait se limiter à la désignation, à intervalles réguliers, de représentants par les citoyens. Il faut la faire vivre chaque jour. Nous allons prochainement proposer un panel de premières propositions sur la démocratie, avec, entre autres l’idée de rendre obligatoires et bimensuelles des réunions publiques entre députés et citoyens.  Ces réunions, organisées au niveau local, permettent de réunir citoyens, associations et professionnels, afin de leur présenter un texte, en amont de sa discussion au Parlement. La présence du député de la circonscription ou d’un collaborateur parlementaire serait donc obligatoire. Un débat est ensuite organisé, permettant au député qui en est à l’origine, d’enrichir sa réflexion. Il peut ensuite, éventuellement, défendre en séance des amendements suggérés par les citoyens de sa circonscription.

C’est dans cette optique là que nous travaillons et évidemment, en prenant de l’ampleur, le par: considérera la participation citoyenne dans son organisation. 

Quelles initiatives spécifiques avez-vous prises pour assurer une représentation diversifiée au sein de votre mouvement politique ? 

©Ultimatum

C’est pour l’instant une diversité naturelle qui s’est installée. Nous manquons peut-être de femmes et de personnes âgées. Toutefois, nous ne recherchons pas de profils en fonction de leur genre, de leur âge ou ethnie, quand nous travaillons sur une thématique spécifique à une partie de la société, nous allons directement à leur rencontre afin de mieux comprendre. Nous encourageons toutefois toutes les personnes intéressées à nous rejoindre. La puissance collective nous fera grandir. Peu importe les idées que vous soutenez à l’origine, le débat libre apporte la nuance et trouve une issue à la condition d’être cadré. Le manifeste fixe ce cadre. Toutes nos propositions se feront dans le respect de celui-ci.

Quelle est votre vision long terme pour le parti politique que vous avez créé ?

Je souhaite pouvoir m’en détacher, qu’il puisse s’animer et grandir sans moi. Je ne veux pas en être l’incarnation. L’idée, en son sens juste, doit prévaloir sur tout. C’est ce que nous allons promouvoir. Les femmes et les hommes derrière, bien qu’un comportement irréprochable leur soit imposé, ne doivent être que les porteurs de ces idées. 

Comment envisagez-vous son rôle dans le paysage politique français dans les années à venir ?

Nous n’avons aucune limite. Le chemin sera long, nous devons redoubler d’efforts pour toujours proposer ce qu’il y a de meilleur, le faire comprendre et analyser les résultats. Nous avons plusieurs plans. Je ne peux pas les divulguer. Je vous annonce toutefois que nous saurons trouver notre juste place au sein du paysage politique français.

Quel est votre positionnement politique lors des élections européennes de 2024 ?

©Ultimatum

Ultimatum est résolument européen. Il considère l’Europe comme une force. Une force qui se doit être davantage puissante, unie, souveraine et démocratique. Il veut faire de l’Europe une puissance économique forte, un pôle de croissance et de développement unique, un exemple en matière énergétique et environnemental. L’Europe ne doit toutefois pas être ouverte à tous, de réelles valeurs doivent être acceptées par l’ensemble de ses membres, des valeurs humanistes et démocratiques, au sens propre et strict de ce dont dispose l’article 2 du Traité sur l’Union européenne. C’est dans la poursuite de cette unité que l’Europe pourra faire face aux grandes puissances.

Concernant les élections de juin prochain, nous considérons la nuance cruciale dans la prise de décision. Nous avons donc besoin de forces politiques équilibrées pour que la vie démocratique et les débats idéologiques qui en découlent s’animent. La liste de Marie Toussaint arborant l’intention de barrage à l’extrême droite et, d’une coalition des gauches semble primordiale. Une gauche puissante permettrait une réelle richesse de nos débats politiques en étant un pendant crédible à la droite. 

Nous avons donc pris en considération plusieurs politiques et partis dans le dessein de nous placer au plus proche de l’idée juste. 

D’abord, nous tenons à saluer le parti Équinoxe et Marine CHOLLEY dans son initiative écologique. Dans une mondialisation où notre planète continue d’être mise à rude épreuve malgré les évidents signes de détérioration, nous soutenons l’idée « d’interdiction de publicités pour les activités néfastes pour la santé ou, l’environnement », tout comme le « développement d’énergies bas carbone ». Nous soutenons enfin, la consolidation de la défense de l’Europe pour amoindrir notre dépendance aux États-Unis. 

Le contexte mondial actuel de changement d’équilibre nous amène aussi à penser et soutenir, l’idée de renforcer une certaine souveraineté nationale. Bien qu’aucune forme de « Frexit » ne soit considérée ici, nous devons chercher à échapper à la dépendance extérieure et ainsi entrer dans une démarche de valorisation de l’Europe. 

C’est dans cette démarche de valorisation de l’Europe que nous soutenons l’idée du parti pirate de Caroline ZORN de « développement d’un espace européen commun pour la culture, la politique et la société civile afin de protéger la richesse et la diversité des cultures au sein de l’Union ». 

Nos intentions de vote seront divulguées mi-mai. Il est encore trop tôt pour miser sur une liste crédible. Il est toutefois évident que nous n’orienterons nos votes vers aucun extrême. 

Pour plus d’informations : ultimatumfrance.fr

Réseaux sociaux : Instagram, Telegram, LinkedIn

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İkbal Baş

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